Ventiler les céréales dès la mise en stockage

La ventilation ou aération des grains consiste à faire circuler l’air ambiant à travers les grains stockés dans le but de limiter la détérioration et anticiper les pertes éventuelles lors de l’entreposage. L’enjeu est d’apporter de l’air ayant une température inférieure de 7 à 10°C par rapport à la température du grain. En général, après la moisson, on profitera des chutes de température (en soirée, dans la nuit ou à l’aube) pour procéder à la ventilation. Pour le contrôle de la température, l’usage d’une silothermométrie (sonde de température) fixe ou mobile est nécessaire. 

Pourquoi démarrer la ventilation dès la mise en stockage ?

Plus la première ventilation est retardée, plus il y a de risque de perte des qualités nutritionnelles du grain. En effet, les grains en provenance du champ ont une activité physiologique, qui s’accentue plus la température est élevée. Cette activité a un impact direct sur les céréales. Elle peut rapidement entrainer une dégradation de ses constituants.

Quels sont les 3 paliers de ventilation à respecter ?

La ventilation en passant par différents paliers permet de refroidir de manière progressive le grain à des températures optimales.

Le premier palier de ventilation est une phase préparatoire à l’abaissement progressif de température. En effet, un écart trop important de température pourrait provoquer de la condensation et dégrader le stock de grain.
Dès la mise en silo, la température des grains doit être abaissé autour de 18-20°C. L’objectif est de réduire l’activité physiologique des grains, éviter les risques de moisissures et repousser les insectes.

A savoir : à cette température les insectes cessent de se reproduire et de s’alimenter.   

Le second palier débute généralement au mois de septembre. Le but est d’avoir une température avoisinant 12°C à l’automne. La période de septembre à mi-novembre, est déterminante pour stopper le développement des insectes et éviter les écarts de température trop importants entre l’air de ventilation et le grain. 

A l’automne, la ventilation sera déclenchée uniquement si la température ambiante est inférieure de 10°C à celle du grain. Ainsi, pour assurer ce second palier de ventilation, il faudra être très vigilant aux changements de température.  

Le troisième palier consistera à profiter du climat hivernal et des premiers gels pour abaisser la température du grain à 5°C. Cette faible température aura un effet de désinsectisation immédiat. Seuls quelques insectes comme le charançon des grains pourront résister encore quelques mois à cette température.

A savoir : les petites graines nécessitent une période de ventilation plus longue que les grosses graines. 

Quels sont les atouts d’une automatisation de la ventilation ?

Automatiser la ventilation permet de profiter pleinement des heures propices à la ventilation. En effet, en commande manuelle, il n’est pas toujours évident de déterminer les heures favorables à la mise en route du ventilateur.

Le déclenchement automatique du ventilateur permet non seulement de capter la température ambiante favorable, c’est-à-dire inférieure de 7 à 10°C à la température du grain, mais aussi de réduire les coûts énergétiques.

Le refroidissement du grain se fait, ainsi, de manière automatique et progressive en fonction de l’offre climatique saisonnière.

Selon les tests réalisés par Arvalis, l’automatisation de la ventilation permet un refroidissement cinq fois plus rapide en comparaison avec une conduite manuelle.

Stockage à plat ou en cellule. Que choisir ?

Les deux systèmes de stockage possèdent leurs avantages et leurs inconvénients.

Le stockage à plat représente une solution simple à mettre en place. Ce système sera moins couteux et plus modulable que le stockage en cellule. En revanche, le stockage à plat demande une grande surface et une excellente étanchéité au niveau des ouvertures (portes, toiture). En effet, la plateforme doit être protégée des oiseaux et souris qui pourraient s’y infiltrer.

Enfin, si la plateforme de stockage sert également à entreposer le matériel entre deux récoltes, il faudra veiller à conserver une parfaite propreté de la dalle. En effet, des résidus de bétons ou encore des fuites de carburant seront néfastes pour la prochaine production.

Le stockage en cellule représente une solution intéressante à plusieurs niveaux. L’automatisation du remplissage ainsi que la facilité de vidange et d’évacuation de la production représentent un gain de temps pour l’exploitant. Ce système permet également d’intégrer un nettoyeur à grains pour favoriser le passage de l’air de ventilation. Enfin, la température du grain sera davantage maitrisée et la production plus facilement refroidie dans une configuration de stockage en cellule.

Quels systèmes de ventilation ?

Il existe différents systèmes de ventilation :

• Le plus répandu est le système de ventilation soufflante : l’air se déplace du bas vers le haut. Le ventilateur propulse de l’air sous pression afin de traverser le grain.
• Pour les cellules de grandes hauteurs, il sera préférable d’opter pour une ventilation aspirante. Le ventilateur sera installé en sortie de cellule. L’air ambiant traverse le grain de haut en bas avant d’être expulsé par le ventilateur.
• Pour le stockage à plat, le dispositif par soufflage est très souvent utilisé. Ce système fonctionne soit par l’intermédiaire d’un réseau enterré ou bien d’une gaine « demi-lune » aérienne.
• Autre solution : la ventilation par colonnes fixes ou mobiles avec système d’aspiration (dépression). Ce dispositif consiste à positionner des colonnes dans le tas de grains à distances prédéfinies pour couvrir l’ensemble du stockage. Cette solution est adaptable à tous types de bâtiments, pour toutes céréales et sera facile à mettre en œuvre.

Quelques recommandations :

• Surveiller l’évolution du refroidissement des grains

Pour arrêter la ventilation, il faudra attendre que le refroidissement atteigne le haut de la cellule. Pour cela, on mesurera la température sur le haut du tas (à environ 30 cm de profondeur). Si la température de l’air est égale à la température du grain sur le dessus du tas, elle-même égale à la température à la base du grain, alors le cycle de ventilation est atteint.

• Garder un œil sur les insectes

Pour surveiller la présence d’insectes, vous pouvez opter pour deux systèmes : prendre des prélèvements à des endroits stratégiques (la colonne centrale ou les bords de cellule) ou bien poser des pièces à insectes. Les pièges représentent une solution moins contraignante que les prélèvements et seront très efficaces pour détecter une éventuelle infestation.

• Traiter rapidement en cas d’infestation

Pour éviter des pertes liées à l’infestation des grains, il sera nécessaire d’appliquer un traitement sur les graines (sauf contre-indication dans le contrat de vente). Néanmoins, l’usage de traitement est limité et des préconisations d’applications sont à prendre en compte (voir fiche de sécurité du produit).

• Respecter les préconisations dans le choix de vos équipements

Il sera important de bien respecter la puissance de ventilateur recommandée (voir tableau) pour éviter le phénomène de sur-ventilation ou sous-ventilation. 

Ventilateurs, aérateurs, vis ou encore nettoyeur à grains, Agripartner vous propose une gamme complète pour la ventilation et le stockage de vos grains.

Vous avez un projet bien spécifique ? Notre équipe commerciale est à votre écoute pour vous accompagner dans vos projets de stockage et trouver des solutions adaptées à vos besoins.

Sources :

• Arvalis – Institut du végétal
• Perspectives agricoles
• Terre-net
• Cultivar.fr