Bien choisir les équipements de sa bineuse

La bineuse est adaptée à une large typologie de sols. Son mode d’action est simple : la bineuse va sectionner et détruire les racines des adventices présents en inter-rang.

La bineuse est un outil polyvalent avec de nombreuses combinaisons socs/dents possibles. 

Pour réaliser un désherbage mécanique efficace, il convient de choisir un modèle de bineuse adapté à son type de sol et à la culture en place. Tout l’enjeu réside dans le choix des éléments bineurs et des pièces travaillantes (soc, dent). Pour certaines cultures, il faudra aussi opter pour un système de guidage adapté.

Des éléments bineurs adaptés à la culture

Adapter les éléments bineurs à la culture suggère de prendre en compte l’écartement entre les rangs.

Plus l’écartement entre les rangs est grand, plus le nombre de dents par élément bineur doit être important.

Sur des bineuses à socs, l’élément bineur est généralement composé de 3 à 5 dents.

Sur des cultures comme le colza ou la betterave, on travaille généralement sur un inter-rang d’environ 50 cm. Dans ce cas, l’élément bineur comportera 3 dents. 

Sur des petits inter-rangs (25cm), dans le cas de culture de céréales par exemple, 2 choix sont envisageables : 

• Opter pour des éléments bineurs comportant une seule pièce travaillante.
• Ou choisir une bineuse adaptée à des écartements de grande largeur, et dans ce cas chaque dent de l’élément bineur travaillera un inter-rang. En optant pour cette solution, un dispositif de guidage sera indispensable pour ne pas perturber la culture en place.

Socs et dents de bineuse, comment faire le bon choix ?

Deux facteurs conditionnent l’agressivité de votre bineuse : la rigidité des dents et le type de soc.

On distingue 3 catégories de dents : rigides, flexibles et semi-rigides

• Plus les dents sont rigides, plus elles pénètrent dans le sol. Les dents rigides sont réservées aux terres avec une absence de cailloux. Leur rigidité permet de sarcler à proximité de la culture et avec précision.
• Dans des sols très caillouteux, on privilégiera des dents flexibles du fait de leur mobilité transversale. 
• La dernière catégorie de dents est la plus utilisée puisqu’il s’agit d’une solution intermédiaire. En effet, si la pierrosité de vos sols n’est pas excessive, les dents semi-rigides représentent un bon compromis. 

Une autre catégorie de dent se retrouve couramment sur les bineuses : la dent vibrante.

Ce type de dent, également utilisé sur les vibroculteurs, a l’avantage d’offrir une forte vibration et une grande flexibilité. Selon le type de sol, il peut être nécessaire d’utiliser un ressort de renfort pour une meilleure résistance de la dent et une plus grande précision de travail. Généralement, les bineuses sont équipées de dents vibrantes avec une section transversale de 32x10mm ou 32x12mm.

Agripartner vous propose une dent complète en 32x12 pour un montage sur vibroculteur et bineuse. 

Le type de soc et son angle de pénétration déterminent également l’action sur le sol et sur les adventices. 

Un soc qui a un faible angle de pénétration aura tendance à travailler parallèlement au sol et à sectionner les adventices en surface.

A l’inverse, si l’angle de pénétration du soc est élevé, on obtient un travail vertical et plus profond. Attention, un travail du sol trop profond peut entrainer une remontée des graines d’adventices et favoriser leur germination.

Les différents types de socs

Tour d’horizon des différentes pièces travaillantes qui peuvent être adaptées sur votre bineuse à socs :

• Les socs droits type soc de vibroculteur : 

Le soc droit fournit un travail assez profond. Généralement, il sera combiné avec un soc plat ou un soc patte d’oie. Dans ce cas, le soc de vibroculteur sera placé à l’avant pour ouvrir le sol.

• Les socs en cœur, patte d’oie ou delta :

Ce sont des socs assez polyvalents. Ils travaillent à une profondeur d’environ 5cm, permettent une bonne pénétration et offrent un effet de « buttage » qui consiste à étouffer les adventices présents sur vos rangs.

Pour des cultures plus fragiles, des versions dîtes « coupées » ou demi-socs permettent de s’approcher de la ligne de culture sans produire l’action de buttage.

• Les socs plats aussi appelés lames :

Les lames travaillent horizontalement au sol et permettent de scalper l’inter-rang sur toute sa largeur. Elles seront efficaces sur des adventices déjà bien développés. Le binage avec des lames impliquent une conduite précise. 

Dans la catégorie socs plats, on retrouvera par exemple les lames Planet ou encore les lames Lelievre.

Cette dernière aussi appelée lame à betteraves, a la particularité de travailler uniquement sur un côté de la dent. Ce type de lame agit avec précision et permet d’effectuer un sarclage au plus près du rang.

La lame Planet est, quant à elle, adaptée à des cultures hautes. Equipée de joues, elle offre un désherbage efficace tout en limitant la projection de terre.

• Les socs butteurs

Pour gagner en efficacité des socs butteurs peuvent être ajoutés. Ce type de soc intervient pour recouvrir les adventices présents sur le rang.

Agripartner vous propose une gamme complète de socs adaptables sur les plus grandes marques de bineuses.

Un système de binage directement sur le rang, vous connaissez ?

Il existe, en effet, un autre dispositif permettant de désherber sur le rang : le système de binage à doigts rotatifs. Les roues étoilées, munies de pointes en caoutchouc, viennent arracher les adventices et les recouvrir de terre. En offrant une bonne sélectivité, les doigts KRESS permettent d’intervenir assez tôt. Ce système s’utilise sur des sols avec une faible quantité de mottes, pierres et sera particulièrement efficace au stade cotylédon de la culture.

Opter pour le bon système de guidage

Le dispositif de guidage permet de travailler au plus près de la culture sans l’endommager. A l’origine, un pilote était assis à l’arrière pour guider la bineuse en suivant les traces du tracteur. Aujourd’hui, il existe de nombreux systèmes de grande précision qui vous faciliteront la tâche.

Le choix du système de guidage est conditionné par le type de bineuse : arrière, frontale ou ventrale (entre les roues du tracteur ou d’un porte-outil).

En optant pour une bineuse frontale, un système de guidage n’est pas requis. Depuis sa cabine, le conducteur a une bonne visibilité et pourra veiller au bon positionnement de sa bineuse. Seule limite : cette technique implique une faible vitesse d’avancement et par conséquent un débit de chantier peu satisfaisant.

Les différents types de guidage pour votre bineuse :

• L’auto-guidage ou correction passive :

Lors du semis, une trace est formée par la dent ou le disque. Les éléments bineurs suivront ce sillon, ce qui permettra de maintenir l’outil dans la bonne direction.

Atouts : peu onéreux et simple de conception.

Limites : peu efficace en présence de cailloux, risque d’effacement de la trace (après de fortes pluviométries) impliquant une perte de guidage pour la bineuse.

• L’auto-pilotage ou correction active :

Pour augmenter la précision, votre bineuse peut être équipée de plusieurs systèmes embarqués. Différents dispositifs servent à détecter la position du rang : des caméras, des capteurs, des palpeurs de rang ou encore des systèmes GPS sont autant de technologies qui assurent la sélectivité et un bon débit de chantier. 

Quelques exemples de systèmes de guidage en auto-pilotage : 

La caméra à double optique permet de suivre un ou plusieurs rangs de culture, sans marquage au sol préalable lors du semis. Grâce à une reconnaissance des couleurs, la caméra en capable de suivre la ligne des plantes. Ce système s’utilise dès les premiers stades de la culture, lorsque le rang de culture et les adventices peuvent être encore bien dissociables. Néanmoins, la détection des rangs peut devenir compliqué lorsque les mauvaises herbes sont trop nombreuses.

Les palpeurs mécaniques sont constitués de 2 tiges métalliques qui viennent palper le rang de la culture. Celles-ci détectent les écarts sur le rang et rectifie automatiquement la position de l’outil grâce à un système électro-hydraulique. Cette solution sera efficace sur une culture suffisamment développée et rigide (maïs, tournesols, carottes). Enfin, les palpeurs peuvent intervenir en relai de la caméra, lorsque la végétation devient trop dense. 

Il existe également des systèmes d’ultrasons capables de détecter le volume de la ligne de végétation et de recentrer l’outil si besoin. 

Sur le même principe, on retrouvera des cellules ou capteurs photo-électriques, disposés de chaque côté du rang. Ce dispositif détecte en continu la position des plants et transmet l’information au système hydraulique qui positionne la bineuse sur la bonne trajectoire.

• Le guidage par signal GPS

Enfin, le guidage automatique par GPS équipé d’un signal tel que le RTK (le plus complexe) représente une solution parmi les plus couteuses mais offrant une grande précision de travail et un confort de conduite.

Vous souhaitez remettre à neuf votre bineuse ? Vous avez besoin de conseils pour choisir un montage adapté à votre bineuse ?

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Sources : 

Arvalis, Agricultures et Territoires, Agrobio, Entraid, Réussir